Travail des enfants

L’OIT et le programme RDPP luttent contre les pires formes de travail des enfants en Iraq

Ce nouveau partenariat vise à éliminer les pires formes de travail des enfants parmi les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, les réfugiés syriens et les membres les plus vulnérables des communautés d’accueil en Iraq.

Actualité | 28 juillet 2020
© OIT/Apex Image
BAGDAD, Iraq (OIT Infos) – L’Organisation internationale du Travail (OIT) et le Programme de l’Union européenne pour le développement et la protection régionale des réfugiés et des communautés hôtes au Liban, en Jordanie et en Iraq (RDPP II) ont établi un partenariat pour lutter contre les pires formes de travail des enfants parmi les réfugiés syriens, les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et les membres les plus vulnérables des communautés d’accueil en Iraq.

Des années de conflit, de déplacement et de destruction des infrastructures ont accru les risques pour les enfants en Iraq d’être astreints à travailler, environ 7 pour cent d’enfants âgés de 5 à 17 ans étant engagés dans diverses formes de travail des enfants, notamment des activités dangereuses exercées dans des conditions d’exploitation.

Ce projet, d’un montant de 2 559 175 euros, qui cible aussi bien les enfants engagés dans les pires formes de travail des enfants, ou exposés au risque de l’être, que leurs familles, vise à renforcer leur protection et à trouver des solutions durables qui s’attaquent aux causes profondes du travail des enfants dans le pays. Il sera mis en œuvre par l’OIT en étroite coordination avec le gouvernement, et en partenariat avec diverses organisations locales de la société civile ainsi que d’autres institutions des Nations Unies en Iraq. Le projet bénéficie du soutien du Programme de l’Union européenne pour le développement et la protection régionale des réfugiés et des communautés hôtes au Liban, en Jordanie et en Irak (RDPP II), une initiative européenne conjointe financée par l’Union européenne, le Danemark, l’Irlande, la République tchèque et la Suisse.

«Notre partenariat avec l’OIT vise à aider les institutions gouvernementales et les ONG locales spécialisées à s’attaquer ensemble aux facteurs qui sont à l’origine du travail des enfants», explique Vincenzo Schiano Lomoriello, directeur du projet RDPP. «Cette approche encourage les partenaires à s’engager à la fois dans l’expérimentation de solutions locales pour réduire plus efficacement le travail des enfants, et dans la conception de stratégies visant à garantir que le cadre politique protège davantage les enfants.»

L’OIT travaillera en étroite collaboration avec les partenaires nationaux pour mettre au point un système de surveillance du travail des enfants destiné à identifier les enfants vulnérables déjà astreints à travailler ou exposés au risque de l’être, et à les orienter vers les acteurs concernés pour qu’ils puissent recevoir le soutien nécessaire.

L’objectif est aussi de garantir que les enfants vulnérables ont accès à une éducation formelle et non formelle adaptée à leurs besoins. Cela inclut le programme de l’OIT SCREAM (Défense des droits des enfants par l’éducation, les arts et les médias) qui aide les éducateurs du monde entier à faire prendre conscience aux jeunes de la problématique du travail des enfants. Les tuteurs des enfants concernés ou leurs frères et sœurs ayant atteint l’âge minimum d’admission à l’emploi bénéficieront d’un appui pour accéder aux services de l’emploi, aux moyens de subsistance et à des apprentissages informels afin d’accroître leur résilience et d’éviter d’avoir à se tourner vers des stratégies d’adaptation néfastes.

«Le travail des enfants est un problème déjà ancien en Iraq qui s’explique par un certain nombre de raisons, notamment les conflits et la pauvreté», explique Maha Kattaa, coordinatrice de l’OIT en Iraq. «Un système efficace de surveillance du travail des enfants est indispensable pour faciliter l’identification, le retrait, l’orientation et la réhabilitation des enfants vulnérables dans le cadre d’efforts coordonnés avec tous les partenaires impliqués. Nous nous réjouissons de collaborer avec le RDPP pour assurer la mise en place d’un tel système, ainsi que d’autres interventions qui renforceront nos efforts de lutte contre le travail des enfants dans le pays.»

Au niveau politique, un plan d’action national contre le travail des enfants sera élaboré en étroite concertation avec les mandants tripartites, en particulier le ministère du Travail et des Affaires sociales, pour garantir une meilleure protection des enfants vulnérables et de leurs familles contre les pires formes de travail des enfants.

L’Iraq a ratifié les principales conventions internationales ayant trait au travail des enfants, à savoir la convention (n° 138) sur l’âge minimum, 1973, la convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999, et la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, instruments qui sont au cœur de la lutte contre le travail des enfants.



En décembre 2019, l’OIT a signé et lancé, en partenariat avec le gouvernement et les partenaires sociaux, un nouveau programme par pays de promotion du travail décent (PPTD) en Iraq pour la période 2019-2023. Dans le cadre de ce programme, l’OIT collaborera avec le gouvernement et les organisations d’employeurs et de travailleurs pour soutenir les initiatives nationales en faveur de la promotion de l’emploi, des droits au travail, du dialogue social et de la protection sociale, notamment en élaborant un cadre efficace de lutte contre le travail des enfants.

Le programme RDPP II est une initiative européenne conjointe qui se poursuivra jusqu’en 2021. Le programme est financé par l’Union européenne, le Danemark, l’Irlande, la République tchèque et la Suisse. Depuis 2018, il soutient cinq partenariats en Irak, grâce à un budget de plus de 10 millions d’euros, s’engageant à renforcer les capacités des partenaires et à développer les institutions locales en vue d’apporter une réponse plus efficace et durable au problème du travail des enfants.