Industrie pétrolière et gazière

Gouvernements, compagnies pétrolières et travailleurs du secteur réunis au BIT pour débattre des répercussions de la crise mondiale sur le secteur du pétrole et du gaz

En plein ralentissement mondial de l’emploi dans le secteur du pétrole et du gaz, de hauts représentants des gouvernements, des organisations de travailleurs et d’employeurs vont débattre de l’état des relations professionnelles dans l’industrie pétrolière lors d’une réunion au Bureau international du Travail (BIT) du 11 au 14 mai.

Communiqué de presse | 11 mai 2009

GENÈVE (Nouvelles du BIT) – En plein ralentissement mondial de l’emploi dans le secteur du pétrole et du gaz, de hauts représentants des gouvernements, des organisations de travailleurs et d’employeurs vont débattre de l’état des relations professionnelles dans l’industrie pétrolière lors d’une réunion au Bureau international du Travail (BIT) du 11 au 14 mai.

Un nouveau rapport du BIT (Note 1) préparé pour cette réunion indique que l’emploi dans le secteur de l’extraction pétrolière et gazière a atteint un sommet de 4 millions d’emplois en 2004 et a progressivement décliné jusqu’au niveau de 3 millions en 2006. Outre les quelque 1,5 million de travailleurs employés dans l’industrie mondiale du raffinage du pétrole.

Le rapport prévoit un déficit de plus de 6 000 travailleurs qualifiés dans l’industrie pétrolière d’ici à 2010. «C’est une estimation prudente. La réalité pourrait être pire. Les suppressions de postes, le manque d’embauches dans les années 1990 et des conditions de travail perçues comme misérables et dangereuses sont à l’origine de ce déficit de travailleurs qualifiés, et le phénomène est encore aggravé par la crise économique actuelle», déclare Mme Elizabeth Tinoco, Directrice du Département des activités sectorielles du BIT (SECTOR).

Selon le rapport, la volatilité de l’emploi dans le secteur a conduit à une hausse constante de la main-d’œuvre contractuelle qui est devenue la norme dans l’industrie pétrolière mais a provoqué des problèmes dans les relations professionnelles. Le rapport constate une «dualisation» de la main-d’œuvre entre effectifs permanents et effectifs périphériques; il indique que les pratiques complexes en matière d’emploi se traduisent souvent par une difficulté à déterminer l’identité de l’employeur et affectent en conséquence la négociation collective.

Le rapport note aussi d’importantes disparités salariales, selon la profession, les qualifications et le sexe, et souligne les problèmes de sécurité et de santé au travail. Il estime que les travailleurs contractuels sont deux fois plus susceptibles d’être impliqués dans un accident mortel que les salariés, et que les travailleurs âgés de 21 à 35 ans sont plus sujets aux accidents que tout autre groupe d’âge. Il précise aussi que, si l’on croit généralement que le travail au large est plus dangereux que sur la terre ferme, le taux d’accidents mortels à terre est presque deux fois plus élevé qu’en mer.

En ce qui concerne les relations professionnelles, le rapport du BIT observe que le niveau de syndicalisation est bas et même en diminution dans tout le secteur pétrolier, bien que l’adhésion à un syndicat soit plus répandue dans le secteur du raffinage que dans la prospection et l’extraction. Il est extrêmement bas dans les installations en haute mer et parmi les jeunes femmes. La réunion va se pencher sur l’existence d’un lien entre ce phénomène et la pratique courante du recours à la main-d’œuvre contractuelle.

«La pénurie de travailleurs qualifiés est un phénomène global qui affecte particulièrement l’industrie pétrolière parce qu’elle a besoin d’un haut niveau de qualification pour fonctionner», déclare Mme Tinoco. «Les compagnies pétrolières ont diversifié leurs processus de recrutement afin de répondre aux besoins actuels et futurs des entreprises. Leurs efforts incluent des investissements significatifs dans l’enseignement et la formation. Mais l’industrie pétrolière ne peut à elle seule augmenter suffisamment le réservoir de travailleurs qualifiés. Les gouvernements ont un rôle essentiel à jouer. Le rapport suggère que le dialogue entre les gouvernements et l’industrie pétrolière, y compris les organisations de travailleurs, devrait faire en sorte qu’un plus grand nombre de personnes qualifiées arrivant sur le marché du travail soient bien armées pour travailler dans l’industrie pétrolière».

Les questions de conditions de travail et de temps de travail seront également discutées lors de la réunion: elles sont une priorité de l’Agenda de l’OIT pour le travail décent.

Sur la base de ces discussions, la réunion va adopter des conclusions incluant des propositions d’action pour les gouvernements, les organisations d’employeurs et de travailleurs, sur une base tripartite ou bipartite, et pour le BIT afin de promouvoir les entreprises durables et de contribuer au travail décent dans l’industrie pétrolière.

Des interviews peuvent être organisées par l’intermédiaire du Département de la communication du BIT avec des spécialistes du BIT sur le secteur du pétrole et du gaz. Pour plus de détails, veuillez contacter le Département de la communication au +4122/799-7912, communication@ilo.org


Note 1 - Le dialogue social et les relations professionnelles dans l’industrie du pétrole, Rapport soumis aux fins de discussion à la Réunion tripartite sur la promotion du dialogue social et de bonnes relations professionnelles dans le secteur du pétrole et du gaz depuis la prospection et la production jusqu’à la distribution, Bureau international du Travail, Genève, 2009. /public/french/dialogue/sector/techmeet/tmoge09/tmoge-r.pdf